Blanqui ou l’insurrection d’etat

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Louis-Auguste Blanqui, dit Auguste Blanqui, surnommé « l’Enfermé », né le 8 février 1805 à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) et mort le 1er janvier 1881 à Paris, est un révolutionnaire socialiste français, souvent associé à tort aux socialistes utopiques. Il défend pour l’essentiel les mêmes idées que le mouvement socialiste du XIXe siècle. Il fait partie des socialistes non-marxistes. L’historien Michel Winock le classe comme un des fondateurs de l’ultragauche française qui s’oppose aux élections démocratiques, vues comme « bourgeoises », et qui aspire à l’« égalité sociale réelle1. »

Après 1830, encore étudiant, Blanqui fait le constat que la révolution ne pourra traduire la volonté du peuple que par la violence2,3 : « l’interdiction politique » qui place le peuple sans garantie, sans défense, devant « l’odieuse domination des privilégiés »4, conduit fatalement à la lutte. Il fut, en conséquence de ses tentatives insurrectionnelles, emprisonné une grande partie de son existence, ce qui lui a donné le surnom de « l’Enfermé »5. Il est à l’origine du blanquisme.

Penseur de l’islam spirituel Daryush Shayegan – Henry Corbin

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Henry Corbin (1903-1978), qui a renouvelé en profondeur les études islamiques, en particulier iraniennes et mystiques, est un penseur multiforme et encore trop méconnu. Premier traducteur en France de Heidegger, il a puisé aux sources de la « philosophie prophétique » une pensée riche et profonde qui mérite sa place aux côtés des plus grands systèmes.Daryush Shayegan, lui-même Iranien et qui fut son élève, livre ici la première synthèse complète de son oeuvre. Métaphysique de l’imagination, prophétie et initiation, shî’isme, ismaélisme, Avicenne, Mollâ Sadrâ, Sohrawardî, angélologie, théophanie, religion de l’amour : autant de thèmes qui dessinent un paysage spirituel plein de promesses pour la réflexion contemporaine et où peut s’amorcer un réel dialogue entre l’Occident et l’Orient.

Islam et Economie – Réflexions sur les Principes Fondamentaux de l’Economie Islamique Abdul Hadi GAFOURI

Cet ouvrage est le fruit de plus de dix années de recherches. C’est une réflexion sur les principes fondamentaux de l’économie islamique. Il se compose de trois parties : La première, traite du système politico-économique des civilisations autour de la péninsule arabique comparé à celui de l’islam au temps des quatre premiers Califes. Dans la seconde, l’auteur expose le savoir musulman en matière économique. Là, il aborde la question des propriétés, privée et publique. Enfin, il démontre l’effort doctrinal fourni par les penseurs musulmans (anciens et modernes) pour établir la structure de l’économie islamique. Cette étude audacieuse, unique dans sa démarche comme dans son contenu, prouve qu’il existe bel et bien une théorie économique islamique capable de s’adapter aux temps modernes selon le principe même de l’Ijtihâd.

Né en Irak en 1951, Abdul Hâdi Cafouri, vint en Europe à l’âge d’homme. En 1992, il obtient, avec la mention ‘Honorable’ son diplôme de Doctrorat en sciences économiques de l’Université de la Sorbonne à Paris. Il est également l’auteur de plusieurs articles et études publiés dans des revues spécialisées sur l’économie. Il participe activement à des congrès sur l’économie agricole, l’économie musulmane et les problèmes de l’alimentation halâl.

bakounine – oeuvres Tome 1

Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine, francisé en Michel Bakounine, né le à Priamoukhino près de Torjok et mort le à Berne, est un révolutionnaire, théoricien de l’anarchisme et philosophe qui a particulièrement écrit sur le rôle de l’État. Il pose dans ses écrits les fondements du socialisme libertaire.

Saint Augustin Les Aveux Nouvelle traduction des conféssions par frederic boyer

Frédéric Boyer a voulu, par une nouvelle traduction intégrale des Confessions de saint Augustin, rendre justice à cette véritable odyssée personnelle, à ce voyage intime dans le temps, la mémoire de soi et l’écriture. Interpellations, confidences, exhortations, aveux, micro narrations, souvenirs, hymnes, fictions, louanges, analyses exploratoires, déplorations, cris, anathèmes, psaumes, discours, chants… Augustin révolutionne ainsi la confession antique, détourne la littérature classique, et fait exploser les cadres anciens à l’intérieur desquels nous avons l’habitude de nous réfugier et de penser notre vie.

Jamais le texte des Confessions n’avait bénéficié d’un tel travail. Toutes les traductions françaises existantes, y compris les plus récentes, restent fidèles à la réception religieuse et académique de l’œuvre, au langage pieux et savant de l’augustinisme.

Frédéric Boyer a voulu s’en affranchir. Ou plus exactement ne pas asservir la traduction à des automatismes de langage. Il enfonce le clou d’un débat capital : la nécessité de remettre en cause, de venir bouleverser nos traditions de réception des textes anciens.

Mohammed Dib au café

Un homme simple, un chômeur, qu’une rencontre fortuite dans un café jette hors des sentiers battus de l’existence ; des paysans pauvres dans des coins perdus faisant l’apprentissage des élections. ; une vieille femme qui voit s’ouvrir les portes du paradis ; un riche héritier qui vit, en raison de son enchantement, une étrange aventure…
Gens d’Algérie, qui peuvent être de tous pays, de tous les temps, les personnages émouvants et humains que l’on rencontre au détour de ces nouvelles sont étroitement liés à ceux des grands romans de Mohammed Dib.

Anne-Sylvie Boisliveau-Le Coran par lui-meme Vocabulaire et argumentation du discours coranique autoreferentiel

Dans Le Coran par lui-même, Anne-Sylvie Boisliveau livre une analyse passionnante de la manière dont le Coran est l’architecte de sa propre image. Loin d’être un texte sans relief, celui-ci utilise un vocabulaire, des procédés rhétoriques et une argumentation soigneusement choisis pour orienter l’image qu’auditeurs ou lecteurs se feront de lui.
Une analyse serrée du vocabulaire autoréférentiel montre que le Coran se décrit lui-même comme Ecriture « façon judéo-chrétienne » représentant un enjeu de communication. Mais surtout, par un triple discours – sur les actions divines, sur les Ecritures révélées antérieurement, telles la Bible, et sur la fonction prophétique –, le Coran se confère à lui-même le monopole de l’autorité issue de la révélation divine et pousse l’auditeur/lecteur à s’y soumettre.

Amadou Hampaté Bâ Vie et Enseignement de Tierno Bokar Le Sage de Bandiagara

Au début du XXe siècle, au cœur de l’Afrique, au Mali, la lumière de Dieu a brillé sur un homme : Tierno Bokar, que l’on appelait le Sage de Bandiagara. Cheikh de la confrérie soufie Tidjaniya, il fut une pure et haute figure non seulement de l’islam en Afrique noire, mais de la spiritualité universelle.

Sa vie est retracée dans ses lieux et dans son contexte politique et religieux pour situer la parole et l’enseignement du maître, qui font l’objet des deux autres parties de l’ouvrage.

 

Amadou Hampâté Bâ (1900-1991)

Disciple de Tierno Bokar, écrivain, historien, ethnologue, il fut l’un des plus grands spécialistes de la culture et des traditions africaines.

Théorie du sujet – Alain Badiou

Le propos fondamental du livre d’Alain Badiou est d’établir que le noyau de toute philosophie compatible avec le marxisme est une théorie du sujet. Mais laquelle ? Ni le sujet comme conscience (thèse de Sartre), ni l’hypothèse du sujet « naturel », désirant ou substantiel, ne peuvent convenir. C’est du côté du sujet clivé tel que Lacan – notre Hegel– en fait théorie, qu’il faut chercher une issue. Alain Badiou trouve là de quoi refondre, non pas le thème, forclos, d’un sujet de l’Histoire, mais celui des sujets politiques.

 

Les gens de rien – André Gueslin

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Une exploration de la grande pauvreté du XXe siècle permet de rendre compte de constantes et d’évolutions. Le progrès économique et social comme les thérapeutiques de lutte ont fait régresser certaines pathologies. La vieillesse comme l?infirmité ne sont plus synonymes de chute automatique dans la trappe de la grande pauvreté. Le chômage est mieux indemnisé et la perte de l?emploi n?implique plus une pauvreté quasi automatique.

Il faut cependant nuancer fortement le propos. Dans tous les pays où le chômage progresse, la France en premier lieu, la nécessité de secours augmente corrélativement. Le chômage fabrique bien de la misère et l?on n?est pas surpris que l?irruption de ce fléau ait provoqué l?apparition de la thématique de l?exclusion. Si les pauvres ne meurent plus de faim, ils continuent à mourir de froid dans les rues ou même, comme au cours de l?été 2003, de chaleur excessive.

Le paysage de la pauvreté se renouvelle. La disparition des vieillards des routes du vagabondage a fait place à l?irruption de jeunes qui ne réussissent pas à s?intégrer. Le drame de familles monoparentales reste présent. L?immigration, notamment dans ses formes extrêmes avec la montée des sans-papiers, engendre toujours la pauvreté. On le voit, ce monde comporte une multitude de catégories qu?il est bien difficile d?agréger sur le plan social et le plan culturel.

Dans une société où le travail reste une valeur centrale et le fondement d?un revenu, on est amené à en déduire qu?il y aura toujours des pauvres, dans la mesure où il existera toujours des personnes inaptes au travail du point de vue psychologique. A cet égard, les mentalités ne sont pas prêtes à tolérer cette masse de « gens de rien » perçus comme « inutiles au monde ».

L’Art de l’Islam Broché langage et signification – Titus Burckhardt

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Pris dans son sens strict, l’ésotérisme désigne la partie la plus «intérieure» d’une religion, le domaine où s’organise sa recherche du secret de la réalité, de l’homme et du divin. L’ésotérisme musulman trouve sa source dans le Coran même, où la dualité d’Allah, Dieu apparent et caché, autorise la voie mystique. Comme la kabbale juive, le soufisme relève de cette quête de l’Absolu. Coeur spirituel de l’islam, il est le «noyau» essentiel transmis dès l’origine pour fonder et vivifier le reste de l’édifice musulman. Avec Hallaj, Al-Ghazâli, Attar ou Ibn’Arabi, le soufisme a donné à la civilisation islamique certains de ses plus fascinants représentants que ce soit en terme de philosophie, de poésie ou surtout d’accomplissement humain. Bravant la diversité des croyances, le soufisme développe une vision universaliste des religions, fondée sur l’amour, et oeuvre comme un passeur culturel et spirituel entre Orient et Occident. Introduction à l’étude de la doctrine soufie, l’ouvrage de Titus Burckhardt entend contribuer aux efforts de ceux qui, dans le monde moderne, cherchent à comprendre les vérités permanentes et universelles dont toute doctrine sacrée est un mode d’expression.Titus Burckhardt a consacré toute sa vie à l’étude et à l’expo­sition des différents aspects de la Sagesse et de la Tradition. Il a publié, entre autres, L’art de l’Islam, Sindbad, 1985 et Principes et méthodes de l’art sacré, Dervy, 1995.Extrait du livre :Le présent travail est une introduction à l’étude de la doctrine soufique. Mais il nous importe avant tout de définir le point de vue selon lequel nous abordons ce sujet : ce point de vue n’est pas celui de l’érudition pure et simple, quel que puisse être l’intérêt scientifique des résumés doctrinaux qui figurent dans cette étude ; nous entendons surtout contribuer aux efforts de ceux qui, dans le monde moderne, cherchent à comprendre les vérités permanentes et universelles dont toute doctrine sacrée est un mode d’expression.Disons d’emblée que la science académique n’est qu’une aide tout à fait secondaire et très indirecte pour s’assimiler le contenu intellectuel des doctrines orien­tales, et ce n’est d’ailleurs pas là le but d’une méthode scientifique, qui aborde nécessairement les choses de l’extérieur, donc sous leur aspect purement historique et contingent. Il y a des doctrines qui ne se comprennent que «de l’intérieur», par un travail d’assimilation ou de pénétration dont les modalités, qui sont essentiellement intellectuelles, dépassent par là même la pensée discursive ; celle-ci devient même un obstacle dans la mesure où elle est empreinte de conventions mentales, sans parler des préjugés agnostiques et évolutionnistes qui déterminent l’esprit de la majorité des Occidentaux. C’est pour cette raison que presque tous les érudits européens qui ont étudié le Soufisme se méprennent sur sa position véritable : l’homme de culture moderne, en effet, n’est plus habitué à penser en symboles. Ainsi, les investigations modernes ne peuvent pas distinguer ce qui, dans deux expressions traditionnelles analogues, tient à la forme extérieure et ce qui en constitue l’élément essentiel ; par là même les érudits sont portés à voir des emprunts d’une forme traditionnelle à l’autre quand il n’y a qu’une coïncidence de vues spirituelles, et des divergences fondamentales là où n’intervient qu’une différence de perspectives ou de modalités d’expression. De telles confusions doivent se produire fatalement, puisque la formation universitaire et le savoir livresque autorisent ici à s’occuper de choses qui, en Orient, restent naturellement réservées à ceux qui sont doués d’intuition spirituelle et qui se consacrent à l’étude de ces choses en vertu d’une affinité réelle et sous la direction des héritiers d’une tradition vivante.

Biographies de Otto Rühle, Anton Pannekoek, Karl Korsch (1960-1964) – Paul Mattick

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Né en 1904 dans une famille ouvrière de Berlin (son père fut membre de la Ligue spartakiste), Paul Mattick adhère en 1918, en pleine révolution allemande, à un groupe de jeunesse d’extrême-gauche, la Freie sozialistische Jugend (organisation de jeunesse de la Ligue Spartakus), tout en poursuivant son apprentissage d’outilleur aux usines Siemens. En 1920, il passe au KAPD (organisation communiste de conseils), dans lequel il participe aux événements révolutionnaires de l’époque par les actes et par l’écrit.

Il restera l’un des représentants théoriques de ce courant après son installation aux États-Unis (1926) où, toujours outilleur, il militera notamment au sein des Industrial Workers of the World (IWW), syndicat révolutionnaire.

Paul Mattick a créé plusieurs revues dont il sera dans les années 1930-1940 le principal animateur : International Council Correspondence, puis Living Marxism et New Essays.

Par la suite, il s’attachera plus particulièrement à la critique de l’économie politique, publiant Marx et Keynes et Crises et Théories des crises.

3 articles sur Karl Marx (1948-1950) – Maximilien Rubel

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De Bucovine, Maximilien Rubel vient à Paris en 1931 pour poursuivre ses études universitaires de philosophie et de sociologie. Il consacre sa thèse de doctorat à Karl Marx.

Pendant la guerre, il est doublement clandestin, du fait de son origine juive et de son activité militante. À partir de 1942, il participe au Groupe révolutionnaire prolétarien, qui déploie notamment son activité de Résistance par des appels à l’insoumission distribués aux soldats allemands. Germanophone, Rubel traduit les tracts. Il quitte cependant le GRP en 1945.

En novembre 1945, il publie un article intitulé « Signification historique de la barbarie stalinienne », où il considère que l’URSS est un capitalisme d’État2. En 1951, il publie « Karl Marx, auteur maudit en URSS », dans lequel il dénonce la censure de textes de Marx par le régime stalinien3. En 1957, il écrit dans « La croissance du capital en URSS » que « l’appareil économique de la Russie présente le double caractère du capitalisme pur, et de l’esclavagisme sans masque » 4. Pendant la même période il publie des textes rares de Marx et de nombreux articles sur Marx.

Il fonde en 1959 la revue Études de marxologie. Il participe au « Groupe communiste de conseils », qui édite à partir de 1962 les Cahiers de discussion pour le socialisme des conseils.

Rubel devient maître de recherche au CNRS, et siège au conseil scientifique de la Fondation internationale Marx-Engels. Il a dirigé l’édition des textes de Marx parue dans la Bibliothèque de la Pléiade, traduisant de nombreux textes inédits en français.

Rubel considérait que les « marxistes » traditionnels allaient à l’encontre de la pensée de Marx, pensée qu’il appelait « pensée marxienne ».

Maximilien Rubel développe lui-même une interprétation iconoclaste : parce qu’il s’oppose à l’État, au salariat — considéré comme une forme moderne de l’esclavage — que Bakounine défend par son collectivisme auquel s’opposera le communisme de Kropotkine, et sans pour autant céder à la passion destructrice de Bakounine, Marx se révèlerait être le plus profond « théoricien de l’an-archisme »5, « compris tout à la fois comme mouvement d’autolibération des esclaves modernes et comme projet de construction de la communauté humaine libérée du capital et de l’État »6.

Il éprouvait une grande admiration pour la pensée politique et morale de Georges Sorel.

Massàlik al Jinàn Les Itinéraires du Paradis Traité de soufisme – CHEIKH AHMADOU BAMBA

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Le Cheikh Ahmadou Bamba né en 1270h / 1852 au Baol, province du Sénégal. Son vrai nom est Ahmed ibn Mohamed Ibn Habiboullah Ibn Mahram Ibn Habiboullah Ibn Mohamed El Kebir Ibn Said Ibn Othman (en langue Wolof Osman). Osman fut le premier de la famille à parler la langue Wolof. Ils sont des Chérifs Idrissides descendants de Seyidina Hasen Ibn Ali ibn Abi talib. Leur nom defamille est Al Bekki « le Mecquois ». La langue wolof le prononce M‟Backé. Le Cheikh signe ses écrits: «Ahmad El Bekki ».Une branche de la famille est toujours en Mauritanie, ce sont la famille «Modenalla » descendant de Seyidna Idriss le fondateur du Royaume Idrisside au Maroc.Les généalogistes maures sont unanimes sur la descendance chérifienne du Cheikh Ahmadou Bamba.Par sa mère Mériem Bousso,surnommée « Jaratu Allah » « la protégée d‟Allah » qui est aussi une descendante du prophète (PSL) par son aïeul Sidi Abdelkader Jilani. La famille Bousso et la famille M‟Backé sont des cousins qui vivaient à Tchemsa en Mauritanie avant d‟émigrer vers le Sénégal. Ils habitaient le Fouta Toro avant de s‟installer au Baol.

Né à Mbacké-Baol, ville fondée par son arrière-grand-père Maharame Mbacké dans le royaume de Baol, fils du marabout de la confrérie de la Qadiriyya – la plus ancienne du Sénégal – Mame Momar Anta Sali Mbacké, et de Mame Diarra Bousso, Ahmadou Bamba est un musulman soufi ascétique et mystique qui écrivait sur le tawhid, le fiqh et le tassawouf ainsi que la grammaire. Il est également l’auteur de nombreuses fatwas au Sénégal et en Mauritanie (notamment sur la théologique islamique et la récitation du coran). La plus grande partie de son œuvre écrite est mystique et consacrée principalement à la glorification de Dieu, des prières et éloges sur le prophète Mahomet.

Il prêche avec succès la paix et promet le salut à ses disciples qui se seraient conformés à ses recommandations qui sont celles de Dieu et de son prophète dans l’islam. Il fonde la ville de Touba (Sénégal) en 1887. Plusieurs guides religieux qui voyaient leurs disciples rejoindre Cheikh Ahmadou Bamba cherchèrent alors à susciter la méfiance des colons à son égard en lui prêtant des intentions de jihad. Il est convoqué par les autorités coloniales, qui le font séjourner dans une cellule à Saint-Louis, siège du gouverneur de l’Afrique-Occidentale française (AOF), avant de l’envoyer en exil, en 1895, au Gabon. Son frère Mame Thierno Birahim Mbacké supplée à son absence auprès de sa famille et de la communauté mouride. L’administration coloniale justifie alors sa décision en affirmant :

« Il ressort clairement du rapport que l’on a pu relever contre Ahmadou Bamba aucun fait de prédication de guerre sainte, mais son attitude, ses agissements, et surtout ceux de ses principaux élèves sont en tous points suspects1. »

Il retourne à Dakar en 1902, après 7 ans et 9 mois d’exil au Gabon dans la forêt équatoriale, et est acclamé par la foule1 alors que beaucoup pensaient qu’il y était mort. L’administration coloniale tente à nouveau de l’arrêter, en envoyant des tirailleurs et des spahis, mais ses disciples (talibé) le protègent1. Il est finalement arrêté l’année suivante (1903) et amené pendant quatre ans en Mauritanie.

Après 1910, les autorités françaises réalisent que cheikh Ahmadou Bamba ne désire pas la guerre. Serigne Touba refusa la Légion d’honneur que lui décerne l’autorité coloniale se détournant ainsi des honneurs mondains. Son mouvement prit de l’ampleur en 1926 quand la construction de la Grande Mosquée de Touba, où il est inhumé, commença. Son tombeau est un lieu de pèlerinage. Après son rappel à Dieu, la communauté s’organisera autour de son fils aîné.

Le Dévoilement des secrets et les Apparitions des lumières. Journal spirituel du Maître de Shîrâz Al-Baqlî Al-Shîrâzî Rûzbehân

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Le Dévoilement des secrets est un écrit mystique de l’un des plus grands représentants du soufisme iranien du XIIe siècle, Rûzbehân Baqlî, qui vécut dans la ville de Shîrâz, la patrie des poètes Hâfiz et Sa’adi.

L’ouvrage est la consignation épisodique de visions spirituelles de Rûzbehân qui vont de l’âge de trois ans jusqu’à la fin de sa vie. Ces visions ont pour objet Dieu, les prophètes, les anges, etc. ; elles tiennent à la fois du merveilleux et du paradoxe. Nul doute que pour beaucoup elles apparurent et apparaîtront scandaleuses. En effet elles expriment par excellence le sens et la situation singulière du soufisme dans la société musulmane. Le titre de l’ouvrage révèle l’aspect paradoxal du soufisme, il prétend dévoiler des secrets dont la vocation est de rester cachés. L’entreprise relève de la transgression de tous les codes institués et subvertit la tradition au nom de la tradition même qu’elle réinstalle ainsi, car le geste transgresseur qui consiste à manifester ce qui est supposé demeurer secret, bouleversant ainsi les habitudes, c’est véritablement la tradition. En ce sens le biographe de Rûzbehân a pu désigner cet ouvrage comme l’essence même du paradoxe. Le texte de Rûzbehân est donc un retour aux sources particulièrement salutaire en un temps où les soufis sont encore la proie de l’hostilité et de la violence des tenants d’une religion dont la seule légitimité est d’être celle de leurs pères. Ce paradoxe apparaît comme le seul antidote à l’oubli de Dieu, ses saints et ses anges

Le problème des idées dans le monde musulman – Malek Bennabi

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Dans Le problème des idées dans le monde musulman, Malek Bennabi montre la primordialité de l’idée, en tant que force, en tant que dynamique. Elle est la base de toute action, de tout changement possible. Sans l’idée, il n’y a que déchéance, et c’est ce qui a fait le défaut de l’homme musulman qui a préféré s’attacher au monde des choses plutôt qu’au monde des idées. Dans cet ouvrage, Malek Bennabi inscrit le besoin nécessaire du retour à la pensée, à l’enrichissement intellectuel dynamique, vivant, et non sclérosant et pompeux. Il rappelle que’ le souffle de la révélation coranique a été intimement lié à la notion d’idée, de rappel à l’esprit, à l’intellect, à travers les premiers versets révélés : « Lis ! ». Ainsi l’homme est-il fait pour se construire un monde basé sur des idées, avant de se construire un monde fixé sur l’obsession de la chose. Cet ouvrage captivant complète Le problème de la culture, à travers une réflexion peu rencontrée jusqu’alors dans la sphère intellectuelle musulmane.

Le Sceau des saints Prophétie et sainteté dans la doctrine d’Ibn Arabî – MICHEL CHOOKIEWICZ

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Né à Murcie en 1165, mort à Damas en 1240, Ibn Arabî – «le Maître spirituel par excellence» – exerce depuis huit siècles une influence majeure sur la mystique musulmane. Critiquée, aujourd’hui comme hier, par les adversaires du soufisme, son œuvre immense offre en particulier la première formulation globale et cohérente d’une doctrine de la sainteté en islam.
Cet enseignement, qui ne sépare jamais l’énoncé doctrinal de l’expérience visionnaire, expose une vaste typologie des saints fondée sur la notion d’héritage prophétique. Il décrit avec précision les étapes et les épreuves redoutables du voyage spirituel. Mais si cet itinéraire est d’abord une montée vers Dieu, il ne trouve son accomplissement que dans le retour vers les créatures, faisant ainsi du saint l’indispensable médiateur entre Ciel et terre.

Conférences sur la libération des femmes – Alexandra Kollontaï

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Alexandra Kollontaï, un nom aujourd’hui un peu oublié. Cette femme politique russe puis soviétique a pourtant beaucoup contribué aux nombreux débats sur le féminisme engagés depuis le début du siècle. Dans les années soixante-dix, au moment où le féminisme en France est au plus fort, ses textes sont publiés en français, presque introuvables à présent. Cette femme élégante au port aristocratique ne cessera toute sa vie de se battre et d’intervenir pour la libération des femmes et développera l’idée de « l’amour-camaraderie ». Ses théories sur la morale sexuelle et l’amour libre, sa vie amoureuse mouvementée apporteront de l’eau aux moulins de ses détracteurs qui la qualiferont de débauchée. Ses conférences sur la libération des femmes, données en 1921 à l’université Sverdlov, sont éclairantes à plus d’un titre sur le féminisme, l’amour mais aussi l’importance de la place des femmes dans la Révolution. Mais Alexandra Kollontaï a plus d’une corde à son arc. Ses textes pour « l’opposition ouvrière », ses interventions en tant que diplomate habile, sa connaissance du mouvement ouvrier fnlandais et russe en font une femme politique à part entière. Elle s’essaie même à la littérature.

Ce choix de textes embrasse les multiples facettes de cette femme au destin exceptionnel. Décriée et adulée en son temps, son élégance légendaire se retrouve dans son écriture. Au moment du centième anniversaire de la Révolution d’Octobre, cet ouvrage apporte un éclairage particulier sur ce grand moment qui a marqué le xxe siècle et sur l’histoire du féminisme.

Hommage à la Catalogne 1936-1937 – George Orwell

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découvert par le grand public en 1945 avec La ferme des animaux et bien sûr avec 1984 quatre ans plus tard, George Orwell marque par sa vision dramatique du monde démocratique et totalitaire de demain. Mais de son engagement dans la Guerre d’Espagne en 1936, on connaît peu de chose. Ces années annoncent pourtant un tournant décisif dans la carrière de l’écrivain anglais. L’attitude des communistes espagnols ébranlent ses convictions d’homme de gauche et c’est en véritable reporter qu’il nous livre cet hommage à la liberté.

Pannekoek et les conseils ouvriers – serge bricianer

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Militant de l’aile gauche de la IIe Internationale, ses positions le rapprochent de Rosa Luxemburg. Son courant de pensée a été appelé « Gauche germano-hollandaise »1.

Opposant résolu à la Première Guerre mondiale, il rejoint dès 1919 la IIIe Internationale, dont il est exclu en 1921 en raison de ses positions de « communiste de gauche » et de son opposition à l’autoritarisme de Lénine.

Conseilliste, il rejette le stalinisme dès son apparition, comprenant d’emblée que ce courant n’a plus de rapport avec le marxisme. Il considère le régime de l’URSS non comme une forme de socialisme, même déformée, mais comme un capitalisme d’État. Il estime, comme Karl Marx et Rosa Luxemburg, que le communisme ne peut résulter que d’un processus révolutionnaire, aboutissant à un accroissement considérable de la démocratie et à la collectivisation des moyens de production.

En 1938 il publie Lénine comme philosophe sous le nom de John Harper. Pendant la Seconde Guerre mondiale il rédige son ouvrage majeur, Les Conseils ouvriers, publié en 1946 en deux parties sous le pseudonyme de P. Aartsz. En 1944, alors qu’il rédige cet ouvrage, la plus grande partie de ses archives brûle lors de la bataille d’Arnhem. Pannekoek restera fidèle à ses convictions et correspondra par exemple avec Cornelius Castoriadis2. Son autobiographie Souvenirs est parue 22 ans plus tard aux Pays-Bas.

Il a suivi des études scientifiques, obtenant son doctorat en 1902. Professeur au sein de l’université d’Amsterdam, il y a fondé un institut d’astronomie qui porte aujourd’hui son nom3. Docteur honoris causa de l’université Harvard, il a reçu en 1951 la médaille d’or de la Royal Astronomical Society. Un cratère lunaire de 71 km de diamètre porte son nom, ainsi que l’astéroïde (2378) Pannekoek. Il est également l’auteur d’une Histoire de l’astronomie, publiée en néerlandais puis traduite en anglais.

Les quatre imams fondateurs des ecoles sunnites – Boudjenoun

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Les 4 écoles des « Ahl Essouna wa Djamaa » sont:
1 – L’école des Hanafites, fondée par l’imam Abou Hannifa Annou’mane (699-767) fut la première et la plus répandue. Elle est la plus libérale et laisse le champ libre à la raison et au libre arbitre. Cette école est dominante en Asie centrale, en Inde, au Pakistan, en Turquie, en Afghanistan dans certaines régions de l’Egypte et de la Tunisie.
2 – L’école des Malékites, fondée par l’imam Malik Ibn Anas (715-795) est très conservatrice et s’appuie sur le droit coutumier en vigueur à Médine au temps du prophète (bsl). Elle domine en Afrique du nord et de l’ouest, en Mauritanie, au Soudan, Koweït et aux Emirats arabes.
3 – L ‘école des Chaféites a été fondée par l’imam Mohamed ibn ldriss Ach-Chafii (767-820) élève de deux écoles précédentes. Son mérite résidant dans la distinction qu’elle a su faire au sein des principes juridiques. Elle est répandue dans tout le Proche Orient, en Indonésie, Malaisie, Jordanie, Palestine, Syrie, Liban, quelques régions d’Égypte et aux Îles Comores.
4 – L ‘école Hanbalites, fondée par Ahmad Ibn Hanbal (780-855) incarne une piété rigoureuse, traditionnelle et sans compromis. En raison de sa rigidité, cette école est peu répandue. Elle domine en Arabie Saoudite et dans certains petits états de la presqu’île arabique. Elle est également présente en Syrie et en irak.

les conditions de la renaissance – Malek Bennabi

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Le monde n’a connu de tous temps que des phases cycliques qui ont permis aux civilisations de naître, de se développer, puis de décliner pour sombrer dans les méandres de l’histoire. La civilisation musulmane n’a pas échappé à cette règle. Pourtant, affirme Bennabi, cette civilisation avait plus qu’aucune autre la possibilité de perdurer dans le temps et de marquer l’histoire plus durablement, puisqu’elle contient dans sa matrice des sources spirituelles rattachées à un monothéisme pur et au Joyau de la prophétie. Afin de comprendre les raisons de cet échec, Bennabi s’attache dans les conditions de la renaissance à analyser ce qui fait toute civilisation. En faisant une critique et une analyse exigeantes, Bennabi permet ainsi de comprendre la nature du mal qui a précipité l’échec de la civilisation musulmane, tout en traçant les lignes d’un possible sursaut, sur la base des sources mêmes de l’islam originel.

Les Syndicats Contre La Revolution. PERET BENJAMIN ET MUNIS G.

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Cette étude du syndicalisme publiée en 1952 pour le première fois par le poète surréaliste Benjamin Péret et son ami G. Munis est une arme décisive pour comprendre le rôle néfaste joué par les syndicats depuis plus d’un siècle maintenant. Péret commence par faire un bref historique de la naissance des premiers syndicats ouvriers en France à la fin du XIXè siècle où ces derniers défendaient légitimement les intérêts de la classe des prolétaires nouvellement formée et qui était en voie d’obtenir une conscience critique radicale contre les exploiteurs en tout genre.
La première trahison des syndicats vint lors de la première guerre mondiale où ils se rangèrent du côté des capitalistes dans l’acceptation de la guerre au lieu de maintenir la position internationaliste de l’alliance de tous les prolétariats du monde contre les bourgeoisies qui avaient à cœur de mener les ouvriers et les paysans à l’abattoir.

Les syndicats se sont donc révélés comme les meilleurs partenaires (aujourd’hui on dit même « partenaires sociaux ») de la classe des exploiteurs. Au lieu de revendiquer et d’exiger l’abolition pure et simple du salariat, les syndicats ne font que négocier la longueur de la chaîne qui détruit la vie des travailleurs. De plus, leurs revendications, au lieu d’être plus dures contre la classe capitaliste, n’ont cessé de s’amollir, confinant au ridicule. Pas étonnant qu’aujourd’hui les syndicats soient désertés et que plus aucun travailleurs ne leur fassent confiance. Le syndicalisme n’a jamais été révolutionnaire, mais seulement réformiste. En période de révolution, le syndicat sera toujours un frein à la révolution et une aide précieuse à la classe capitaliste pour diviser au maximum la classe prolétaire.

Je ne résiste pas au plaisir de citer ce passage dans le texte de Munis qui est prémonitoire : « La bureaucratie stalinienne, mieux encore qu’aucune bourgeoisie, sait intensifier l’exploitation en accélérant le rythme du travail et en introduisant dans le prolétariat le plus grand nombre possible de catégories. C’est le moyen traditionnel du capitalisme pour stimuler la production, que de substituer à l’intérêt historique homogène du prolétariat une multiplicité d’intérêts hétérogènes immédiats, qui sont autant d’entraves à l’action révolutionnaire commune. »
On pourrait remplacer dans ce paragraphe « bureaucratie stalinienne » par « sociologie universitaire » et l’on aurait une belle mise à jour des stratégies employées par le Capital pour détruire les luttes du prolétariat unifié.

La solution est donc de dénoncer les syndicats comme police du Capital dans les usines et de les remplacer par des conseils ouvriers révolutionnaires dont le mot d’ordre serait : ABOLITION DU SALARIAT !
Voilà ce que nous font comprendre ici ces deux textes de Péret et Munis, d’une importance capitale, proprement révolutionnaire.

Les Frères de Soledad. Lettres de prison – GEORGE JACKSON

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Il s’agit de lettres écrites en prison par Geoffroy Jackson, ce jeune Noir accusé d’avoir tué un gardien blanc. Un document important sur la mentalité d’un jeune homme amené aux Black Panthers, un «poème», dit Jean Genet dans une ardente préface.
George Jackson est incarcéré à dix- huit ans pour un petit larcin et condamné à une peine de prison de un an reconductible. Il n’en sortira jamais. Mort à trente ans, après avoir passé les douze dernières années de sa vie en prison, Jackson deviendra au cours de sa détention un militant, un révolutionnaire, « une légende vivante qui s’est très vite propagée dans tout le système pénitentiaire américain » comme le décrira Huey Newton, un dirigeant du Black Panthers Party. En janvier 1970, après l’acquittement d’un maton responsable de la mort de trois prisonniers noirs, un autre gardien est tué et trois prisonniers inculpés pour ce meurtre, dont George Jackson. Ces trois détenus, vite surnommés les Frères de Soledad, feront face à une justice raciste et soulèveront une vaste campagne de solidarité au sein du mouvement de libération noir et plus largement à travers le monde entier. Mis à l’isolement, Jackson envoie de nombreuses lettres, lit, étudie l’histoire noire, le marxisme, l’économie poli tique. Ce sont ces lettres que l’on peut lire dans ce volume. Des lettres tour à tour politiques, affectueuses, révoltées. Publié par les éditions Gallimard en 1971 et épuisé depuis de nombreuses années, ce texte est une prose puissante que Jean Genet, qui signe la préface, qualifie de « poème d’amour et de combat ».

Le mouvement ouvrier aux Etats Unis 1867-1967 – Guerin Daniel

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Engagement anticolonialiste

Lors d’un voyage en Indochine, en 1930, où il découvrit la réalité coloniale, il profita de la traversée pour dévorer un nombre impressionnant de textes politiques allant de Proudhon à Marx en passant par Sorel. Il s’engagea dès ces années dans la lutte contre le colonialisme (Indochine, Liban…).

Daniel Guérin rompit avec le milieu bourgeois, s’installa à Belleville (quartier ouvrier de l’est de Paris), devint correcteur et commença à militer dans les années 1930 avec les syndicalistes révolutionnaires de la revue La Révolution prolétarienne de Pierre Monatte.

 

 

Le marxisme-libertaire

Guérin, qui à son retour des États-Unis étudia les œuvres complètes de Bakounine, s’éloigna peu à peu du marxisme orthodoxe durant la guerre pour se rapprocher de l’anarchisme. Il tenta de concilier ces deux tendances en envisageant la formation d’un courant marxiste libertaire : à partir de 1959 et de la publication de Jeunesse du socialisme libertaire, il chercha une voie nouvelle dans une synthèse de l’anarchisme et du marxisme. Il plaida pour concilier le meilleur de ces deux systèmes de pensée et publie Pour un marxisme libertaire puis À la recherche d’un communisme libertaire. Il écrivit par exemple dans Pour un marxisme libertaire : « La double faillite du réformisme et du stalinisme nous fait un devoir urgent de réconcilier la démocratie prolétarienne et le socialisme, la liberté et la révolution ». Il adhéra cependant au PSU, sans y militer, et en resta membre jusqu’en 1969. Dans une réunion publique à Marseille en 1969 il déclara parlant du PSOP que c’était « une sorte de PSU ».

Il demeura un acteur de la vie politique, notamment engagé dans le soutien à la révolution algérienne.

Guérin lutta également beaucoup pour la difficile intégration par le mouvement ouvrier de la question homosexuelle.

En 1969/1970 il participe à la constitution du Mouvement Communiste Libertaire (MCL), qui tente de regrouper plusieurs groupes dont ceux originaires des Cahiers de Mai, un rassemblement de militants de l’ancienne Fédération communiste libertaire (FCL) autour de Georges Fontenis (ancien secrétaire de la Fédération Anarchiste) et qui publiera le journal Guerre de Classes. Le MCL sera rejoint par un groupe issu d’une scission au sein de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) et deviendra ultérieurement l’« Organisation Communiste Libertaire » avant de disparaître (le sigle sera repris plus tard par une autre organisation à laquelle Daniel n’a pas appartenu).

Il rejoindra temporairement ensuite l’ORA, puis, de 1979 à sa mort en 1988, il fut militant de l’Union des travailleurs communistes libertaires, organisation dont est héritière l’actuelle Alternative libertaire.

 

 

AMIROUCHE UNE VIE DEUX MORTS UN TESTAMENT – Said Sadi

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Depuis l’indépendance, Amirouche subit les mêmes accusations que celles dont l’accabla l’armée française. Il fut décrit comme un chef de guerre sans foi ni loi, comme un maquisard violent et sanguinaire. Saïd Sadi a toujours refusé de succomber à ces thèses faussement consensuelles. Pour lui, Amirouche ne pouvait être le monstre présenté par les services de Boussouf et Boumédienne. Il le décrit comme un stratège militaire, rigoureux mais altruiste. Doté d’une vraie culture politique, cet autodidacte d’exception avait le sens élevé de l’Etat.

ERREUR ET DÉLIVRANCE – AL-GHAZÂLÏ AL-MUNQID MIN ADÂLAL

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La Délivrance de l’erreur – Al-Munqid min Ad-Dalâl « Al munqidh min Al-Dalâl » est probablement l’œuvre ghazalienne qui a le plus intéressé les spécialistes, d’abord parce que l’auteur y décrit sa crise spirituelle et ensuite parce qu’il y traite différents points didactiques et apologétiques.

La Délivrance de l’erreur – Al-Munqid min Ad-Dalâl « Al munqidh min Al-Dalâl » est probablement l’œuvre ghazalienne qui a le plus intéressé les spécialistes, d’abord parce que l’auteur y décrit sa crise spirituelle et ensuite parce qu’il y traite différents points didactiques et apologétiques.

En effet, Al-Ghazâlî nous décrit sa quête de la certitude qui le pousse à rejeter le « Taqlîd » (le fait d’imiter) et le porte finalement à admettre que ceux qui possèdent pleinement la Vérité sont les soufis, les mystiques de l’Islâm, qui après maints exercices et nombre de privations parviennent à dominer, voire briser leur âme afin de parfaire leur « Tawhîd » et atteindre le But Suprême, la Présence divine.

C’est après de nombreuses années d’investigations, de doutes, une grave crise spirituelle et morale, et enfin après avoir parcouru la voie soufie, autrement dit après l’avoir vécue et après avoir goûté personnellement à l’expérience mystique, que Al-Ghazâlî parvient enfin à la certitude (Al-Yaqîn) et réacquiert finalement la sérénité qui l’avait abandonné.

autobiographie (anglais) – Angela Davis

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née en 1944 en Alabama, Angela Davis est devenue très jeune une figure internationale de la lutte contre toutes les formes de domination. Fichée parmi les 10 criminels les plus recherchés par le FBI, cette jeune femme noire, intellectuelle et communiste échappa à la peine de mort à l’issue d’un procès qui connut un retentissement mondial. Elle raconte ici son éveil politique, le quotidien de l’activisme et les raisons qui, aujourd’hui encore, la mènent chaque jour au combat. Son autobiographie, publiée dans les années 1970 et éditée par Toni Morrison, n’était plus disponible. Elle est ici enrichie d’un entretien inédit accordé par Angela Davis à la veille de ses 70 ans.

Les derniers jours de Muhammad – Hela OUARDI

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Médine, juin 632. Sous le soleil accablant de l’Arabie, le temps semble s’être arrêté : le Prophète de l’islam a rendu son dernier souffle. Autour de lui, les fidèles de la nouvelle religion, plongés dans la sidération, tremblent à l’idée que la Fin du monde soit proche. Mais où sont passés ses Compagnons ? Quelle est cette étrange maladie qui l’a terrassé en quelques semaines ? Et pourquoi l’enterrement n’a-t-il pas lieu ?
Au fil de ce récit au jour le jour de l’événement le plus mystérieux dans l’histoire de l’islam, Hela Ouardi, universitaire tunisienne, explore et confronte les sources sunnites et shiites les plus anciennes. Celles-ci nous révèlent un autre visage du Prophète, celui d’un homme menacé de toutes parts, affaibli par les rivalités internes et par les ennemis nés de ses conquêtes. Tout est entrepris pour qu’il ne laisse aucune directive claire sur sa succession. Ses Compagnons s’engagent dans une lutte pour le pouvoir et son clan se déchire, ouvrant la voie à des guerres meurtrières qui ensanglantent encore notre monde aujourd’hui.
Une reconstitution chronologique inédite, où Hela Ouardi oppose aux mémoires idéologisées le portrait d’un homme rendu à son historicité et à sa dimension tragique.

Correspondance Marc Chirik – Jean Malaquais 1945-1953

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Déjà tout jeune dans une province éloignée de l’empire russe en Bessarabie à Kichinev (maintenant Chişinău en Moldavie), il vibrait pour la révolution d’Octobre en suivant ses frères acquis au parti de Lénine. Émigré avec ses parents et plusieurs de ses frères en Palestine en 1921 à la suite de l’occupation de Kichinev par les troupes roumaines, il participe avec ses frères et sœurs au Parti Communiste de Palestine fondé en 1919, à l’époque il regroupait les travailleurs palestiniens et juifs. Marc (Mordkhai) Chirik y sera, malgré son jeune âge, membre du comité central de la Jeunesse Communiste et sympathisera avec l’opposition.

En route pour la Russie en 1924 avec un de ses frères pour participer au Ve Congrès de l’Internationale communiste (juin 1924), il échoue en France, où il mènera jusqu’après la guerre une vie d’ouvrier apatride. Heureusement pour lui, les autorités soviétiques ne lui avaient pas accordé les papiers nécessaires: il aurait fini dans les geôles staliniennes comme son frère aîné. En France commence sa vie d’oppositionnel. Il est d’abord un des fondateurs de L’Unité léniniste, le groupe de l’Opposition de gauche au PCF dirigé par Albert Treint, en 1927 sous le nom de Marc « Lavergne »Note 1 puis participe à la Fraction de gauche, toujours avec Treint.

Il devient ensuite membre de la Commission Exécutive de la Ligue communiste (trotskiste) et de la tendance Treint (1932-1933). En 1933, il est parmi les fondateurs de l’Union communiste qui regroupe tous les oppositionnels français (les 31 trotskistes [réf. nécessaire] restant à la Ligue Communiste sont obligés de faire de l’entrisme dans la SFIO pour ne pas disparaître. Mais ce choix, imposé par Trotski – c’est le « Tournant français (en) » – n’est pas du goût de tous, en particulier de Naville, et entraîne encore d’autres départs dans la Ligue).

De la Seconde Guerre mondiale à la Gauche communiste

En 1936, il rencontre Clara Geoffroy, qui sera sa compagne dans la vie et un soutien politique indéfectible. Son évolution en direction de la gauche communiste se poursuit ; en 1937-1938, il intègre la « fraction italienne ». Pendant la guerre (1941-1942), il est parmi les camarades de la Gauche italienne qui reprennent le flambeau de l’« internationalisme prolétarien » et appelle les ouvriers européens à retourner leurs armes contre leur propre bourgeoisie qu’elle soit démocratique, fasciste ou stalinienne: c’est le « défaitisme révolutionnaire », préconisé par Lénine pendant la guerre de 14-18, plaqué sur la Seconde Guerre. Erreur fatale pour les uns (en ce qu’elle met sur le même plan démocratie libérale et fascisme), heure de gloire de la gauche communiste italienne pour les autres, qui n’aurait pas, elle, cédé au patriotisme ambiant et aux réflexes d’union nationale, on parle aussi, pour désigner cette attitude, d’« internationalisme » maintenu dans la guerre.

Avec Robert Salama « Mousso » et ensuite Serge Bricianer notamment, il anime la Fraction française de la gauche communiste internationale puis la Gauche communiste de France (GCF) dès les années 1944 dont le journal s’appelait Internationalisme. L’ouvrier Goupil rejoint le groupe en 1947 au moment de la grande grève Renault en 1947Note 2 (voir son interview sur TOUTBOX.

Les années 1952-1968

Marc Chirik quitte l’Europe en 1952 et émigre au Venezuela[3]. Il revient en France en 1968, où il contribue au regroupement des révolutionnaires en particulier avec la création de Révolution Internationale.

Planète sans visa

Chirik a conservé toute sa vie une grande amitié et complicité avec l’écrivain Jean Malaquais (de son vrai nom Vladimir Malacki). Si l’on veut avoir une certaine idée de la passion de la discussion politique de Marc Chirik, on peut lire dans Planète sans visa1 la discussion très bien décrite par Jean Malaquais, entre Laverne (nom de guerre modifié de Marc dans les années 1920-30) et le patron du « Croque-fruit » qui se déroulait durant des nuits et des nuits.

Les Carrefours du labyrinthe – Cornelius Castoriadis

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Les essais rassemblés ici se rejoignent dans une même perspective. Ils combattent la prétention scientiste de notre époque, en partant des pratiques où elle s’était installée : psychanalyse, linguistique, économie politique. Pour Castoriadis – on en a eu la preuve, notamment avec L’Institution imaginaire de la société – la philosophie n’est pas un exercice abstrait et ce n’est qu’à partir des  » étants « , que l’on peut valablement parler de l’être. La mise à mort du néo-positivisme, à laquelle procède ce livre, ne se fait pas du haut du ciel des idées, mais dans la praxis la plus contemporaine. Castoriadis frappe des coups très durs qui annoncent la fin d’une époque et la renaissance d’une raison libérée du rationalisme.

 

 

 

 

 

 

 

 

UHURU UJAMAA AZIMIO MWONGOZO Contribution a t’analyse de Ia pensée politique de JULIUS KAMBARAGE NYERERE (Buhendwa Mirhim Eluga)

Ujamaa ni Imani »1, apophtègme devenu aphorisme, énonce les limites, les contours et, parfois, les apories oU se sont développées Ia pensee et Ia prafique politiques de JULiUS KAMBARAGE NYERERE. Saisi au vol, au cours de ces nombreuses retransmissions des discours du MWAUMU un soir de Décembre 1982, ce maxime Ononcé en peu de mots, m’est resté en mémoire et resume assez bien les arguments que je peux apporter quant au choix de mon objet de recherche Dans ce vaste champ des Sciences de I’homme et de Ia société oü, une fois les bornes dépassées, il n’y a plus de limite, il mest vite apparu nécessaire de pr(5ciser quel langage, queue méthode ou, mieux, queue problématique convient pour saisir I’archaIque dons le moderne, Ia crise dons le permanent, le désordre dans lorganisation, Ia liberté dons Ia domination. II fallait que je puisse travailler sur un theme, un homme, une aire géographique sans tomber dans Ia « théologie du Socialisme’, lanalyse psychanalytique et/ou Ia description biographique ou encore moms dons l’Economisme spécialisé sur Ia Tanzanie au plan regional et continental. Saisir les éléments socio-culturels determinants dans Ia formulation et lélaboration de l’Ujamaa ma amené a utiliser plusieurs langages et plusieurs méthodes dinvestigafion: observer, enregistrer, presenter des phénomenes en apporence uniques et particuliers dons leur contexte général et sous leur angle universel. Passer du particulier au global, de l’observation Iocalisée a Ia formulation des régles génerales ma conduit ô collectionner récfts, descriptions, analyses, figures et photographies. Doü Ia creation, souvent ex nihilo, dun tissu dense des interactions personnelles d’ou éclot, immanquablement, limagination sociologique, pour paraphraser MILLS WRIGHT.

 

 

 

 

 

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Zanzibar en Tanzanie essai d’histoire politique – Ariel Crozon

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« En avril 1964, la république du Tanganyika et la république populaire de zanzibar s’unissent pour former la république unie de Tanzanie. L’étude porte sur la place et le rôle de zanzibar au sein de la république unie de Tanzanie. Elle privilégie la perception insulaire car l’union transforme profondément le cadre politique des iles, les intégrant dans un espace plus large ou elles deviennent plus ou moins marginales. La structure étatique du nouvel état est originale : deux gouvernements coexistent, l’un exerce une juridiction exclusive mais limitée a zanzibar, l’autre, le gouvernement central, couvre l’ensemble du pays a l’exception des domaines réserves a au gouvernement de zanzibar. Le présent travail trace l’histoire politique de cette union de 1964 a nos jours, afin de déterminer la nature des problèmes qu’elle rencontre, qu’il s’agisse des dysfonctionnements pratiques ou d’obstacles de nature plus symbolique renvoyant a des approches différentes du politique et de l’union. Le travail s’organise autour de deux thèmes. L’organisation politique dote zanzibar d’un statut particulier. Il s’agit d’étudier ce qu’il permet aux autorités insulaires aussi bien pour la politique interne (les domaines autonomes) que pour leur influence dans la politique nationale du pays. L’autre aspect de l’étude est de montrer les differentes facettes des représentations imaginaire de l’union, de la politique et du pouvoir sur les iles ainsi que l’influence de ces représentations sur la perception et la participation insulaire aux institutions nationales. « 

Léopold Senghor et Cheikh Anta Diop face au panafricanisme: deux intellectuels, même combat mais conflit des idéologies?” – Antoine TINE

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Ces deux intellectuels sont assurément deux figures marquantes de la démocratie sénégalaise. Ils ont, tous les deux, animé la vie culturelle, politique sénégalaise, africaine et internationale par leur intellectualité et leurs différentes thèses sur le passé et l’avenir du Continent. L’un (Léopold Sédar SENGHOR, 1906-2001) s’est illustré en prônant la « Civilisation de l’Universel », à travers le triptyque idéologique : négritude, socialisme africain et francophonie. L’autre (Cheikh Anta DIOP, 1923-1987) consacra toute sa vie à la restauration de la conscience historique africaine, par le biais de l’égyptologie. Ils ont mené un même combat, la lutte anticolonialiste, mais avec des armes idéologiques différentes. La confrontation de leurs pensées peut être qualifiée de conflit des intellectualités et ne peut être réduite ni à une simple querelle politicienne, entre leaders de partis politiques opposés, PS (Parti Socialiste) versus RND (Rassemblement National Démocratique) ni à une rivalité « crypto-personnelle ». La comparaison peut utilement constituer une occasion de revisiter les idées d’identité culturelle, de nationalisme, de panafricanisme, d’humanisme et d’évaluer leur héritage commun dans les essais d’élaboration d’une pensée politique africaine, d’une pensée de l’altérité, d’une philosophie de « l’Afrique autre (ment)».

 

 

Lettre ouverte à celui qui critique le soufisme – Cheikh Ahmad al-Alawî

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Le Shaykh algérien Ahmad al-‘AlawÎ (1869-1934) fut l’un des principaux représentants du soufisme nord-africain au XXe siècle. Maitre spirituel pour ses disciples, il eut également, au sein de la société algérienne, un rôle plus large de défense du soufisme et de l’Islam traditionnel, face à leurs adversaires internes et externes.
C’est dans le cadre des polémiques opposant soufis et milieux réformistes qu’il eut l’occasion d’écrire en 1921 l’épitre dont nous présentons la traduction. Servi par une rhétorique efficace et un style incisif, il y réfute une par une les critiques des adversaires du soufisme, et cite la multitude de sources scripturaires (Coran et hadîth) sur lesquelles s’appuie le tasawwuf. Il rapporte également le témoignage favorable au soufisme de nombreuses personnalités historiques de l’Islam. Mais d’une façon plus générale, il oeuvre à rétablir le sens de concepts islamiques essentiels qui ont, parfois, été déformés par l’évolution politico-sociale des sociétés musulmanes.
Un peu moins d’un siècle plus tard, les attaques des milieux antisoufis n’ont rien perdu de leur virulence. Voilà pourquoi cette « lettre ouverte » du Shaykh al-‘Alawi constitue, pour la pensée musulmane, une véritable oeuvre de salubrité publique.

Construire l’identité révolutionnaire – Ali Shariati

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Par le concept d’auto-édification (édification de soi ou de sa propre identité), nous n’entendons pas faire comme les moines ou les fidèles d’une religion précise, consistant à se détacher du siècle et à couper toutes les relations existantes ou celles qui doivent exister entre soi-même et la société, prenant appui sur des valeurs imaginaires, abstraites ou héritées d’une religion ou d’une nation, ou basées sur des idéaux spécifiques déduits à partir d’une morale religieuse ou soufie. Tout comme nous n’entendons pas non plus faire comme les marxistes et considérer que l’auto-édification est juste un moyen pour nous amener à participer au mouvement politique contemporain. L’auto-édification signifie, par contre, « se préparer de façon révolutionnaire au niveau du fondement, de l’authenticité et du but, à la fois, c’est-à-dire faire en sorte que l’essence existentielle mène le moi vers sa perfection ».

Al-Hurr L’homme libre – Ali Shariati

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« L’homme libre est libre en toutes circonstances. Si un malheur le frappe, il patiente. Les catastrophes qui s’abattent sur lui ne le brisent pas. S’il est emprisonné ouréduit par la force, il substitue à la difficulté, la facilité. » Imam Al Sadeq. Hurr était le nom de l’un des commandants de haut rang de l’armée d’Omar-Ibn-Saad qui a fait face le petit-fils du Prophète de l’Islam, l’Imam Hussein ibn Ali, avec des ordres de Yazid ibn-Mu’awiah , soit tenter d’obtenir l’allégeance Hussein pour ses corrompus Khalifah, ou de tuer Hussein et tous ses compagnons. Il a été Hurr et son armée qui, le premier devant l’imam Hussein, puis les maintenait en état de siège, les empêchant d’obtenir de l’eau. Le jour de l’Achoura, Hurr pris une décision énorme. Juste avant la bataille a commencé, il a quitté son poste et l’armée qu’il commandait, a rejoint l’imam Hussein, et a été le premier à être tués dans le sentier d’Allah, par l’armée il avait l’habitude d’être commandant d’à peine quelques heures plus tôt. Le nom « Hurr» signifie libre, né libre, noble, Freeman. « Imaginons une scène de théâtre sur laquelle la Providence aurait toutes les conditions souhaitée afin de faire émerger un exemple à celui-ci en se donnant tous les moyens techniques nécessaires. Providence qui déciderait, dans l’absolu, d’embrasser l’ensemble des actes et causes afin de produire un effet sans précédent. Celle-ci mobilisera tout ce dont elle dispose afin de produire un récit atteignant la perfection d’où émergera la figure d’un héros d’une resplendissante pureté, provoquant ainsi un effort sans précédent. Traiter du « libre-arbitre » est ce qu’il y a de plus élevé en ce qui concerne l’existence humaine, car c’est ce qui donne un sens à l’homme et c’est ce qui caractérise l’homme au niveau philosophique. Mais, en même temps, c’est ce qui fait sa grande part de responsabilité. Mais de quel libre-arbitre s’agit-il ? L’homme est sans cesse assujetti à un choix, une décision à prendre et ce, quotidiennement, à maintes reprises. Il doit opter pour un travail : Quelle matière étudier ? Quels amis fréquenter ? Quels loisirs occuper ? Quelle demeure choisir ? Quelle femme épouser ? Quel engagement politique adopter ? Quelle institution sociale choisir ? Par quel moyen réaliser son objectif ? Comment s’habiller ? De même, chaque matin avant de sortir de chez lui, il passe du temps à choisir son turban, son chapeau, sa toque, sa cravate ou sa canne… Rien de cela, non. Il y a une décision beaucoup plus élevée, décisive, plus importante, plus lourde et à la fois plus difficile, c’est celle du choix entre : LA VERITE ou L’ERREUR. »

La responsabilité de la femme – Ali Shariati

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Freud, dans sa nouvelle vision bourgeoise, a réduit toutes les moeurs et les vertus, toutes les nobles manifestations de l’esprit humain à une seule chose appelée : « le réalisme », et il ne définit pas ce réalisme selon la vision bourgeoise mais en tant que savant, philosophe, psychologue et un expert en humanité. Toutes ces choses sont devenues des instruments entre les mains de cette classe qui réduit l’homme à un animal sexuel et matériel. La bourgeoisie a tout transformé et a prétendu prendre la place des religions, des philosophies, des cultures et des valeurs humaines en suivant une seule méthode, en bâtissant un temple et en annonçant un seul prophète aux fils de cette misérable époque, et tous doivent en être ses victimes. Le prophète de la bourgeoisie est Freud, sa religion est le sexe, son temple le freudisme et les premières victimes sacrifiées au pied du temple sont les valeurs humaines de la femme.

Les qualités de Muhammad – Ali Shariati

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Il est important de considérer Muhammad, sceau des prophètes, sous un autre angle. Ses qualités doivent faire l’objet d’analyses psychologique, sociale et historique afin de mieux connaître sa personnalité. Muhammad doit être considéré comme un personnage extraordinairement remarquable, un empereur, un sage, un prophète. Il en va de même pour les prophètes d’Orient dont il fait partie. Il faut découvrir Muhammad avec un nouveau regard tel un miracle indescriptible, un rêve inoubliable, un homme irremplaçable

Fatima est Fatima – Ali Shariati

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Parler de la personnalité de Fatima est une chose difficile. Fatima était  » la femme  » telle que l’Islam voulait qu’elle fût. Il en a donc donné une image et c’est le Prophète qui l’a dessinée, qui l’a élevée et lui a appris, sous la pression de la pauvreté, les enseignements les plus profonds de l’humanité. Elle fut donc un exemple de toutes les qualités  » féminines « . L’exemple de la fille dans sa relation avec son père. L’exemple de l’épouse dans sa relation avec son mari. L’exemple de la mère dans sa relation avec ses enfants. Elle fut l’incarnation de la femme engagée et responsable face à son époque et à sa société. Elle était elle-même un  » Imam « , c’est-à-dire un modèle exemplaire pour la femme. Elle était un recours et une preuve pour toutes les femmes qui voulaient décider  » d’être elles-mêmes « 

Retour à soi – Ali Shariati

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« Lorsque j’ai parlé de la révolte de Karbala au Collège de France et à la Sorbonne, que j’ai parlé de l’homme qui l’amenée (l’Imamal Hussein), de son rôle et de la manière dont il a vécu et dont il est mort en martyr, on m’a applaudi parce que les gens là-bas n’ont pas d’idées préconçues sur la question comme dans la société islamique où il est dénié et dénaturé. Il y a beaucoup de présupposés qui dénaturent notre culture et il aurait mieux valu que l’européen nous dise que nous n’avons aucune culture, aucune littérature, aucune science, aucune civilisation ni aucune religion. Nous aurions pu alors amener notre génération à redécouvrir son soi, à combler tous ses besoins et à satisfaire sa conscience et son entendement. Au lieu de cela nous sentons actuellement l’odeur de la haine qui flotte dans l’atmosphère, dans les sentiments et dans les esprits et, alors même que nous sommes sur le point de parler du soi nous courons chercher refuge auprès des modèles occidentaux. C’est la raison pour laquelle Aimé Césaire peut dire : « Revenons à nous-mêmes ».Mais moi, je ne peux m’empêcher de demander : à quel soi ? S’agit-il de ce soi dénaturé qui nous a été exposé ? Non, il est impossible de revenir à un tel Soi. Cela reviendrait à s’accrocher à la tradition et aux choses anciennes et dépassées et à reculer devant le progrès. »

Ahl ul Bayt Héritage et Responsabilité – Ali Shariati

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Etre partisan des Ahl-ul-Bayt signifie être un partisan qui sent le dynamisme en lui-même. Nous disons « non » quand nous nous heurtons à l’intérêt, et ceci au bénéfice de la Vérité. Aujourd’hui, la responsabilité de notre monde est aussi celle du penseur, de l’éducateur, de l’orateur, du moderne et de l’homme ordinaire. Je dis à cet homme croyant et responsable : comment se fait-il que tu aies ressenti dans ton agence commerciale, le changement économique, le changement de la vie et des infrastructures de l’époque, le changement de la consommation et des relations commerciales dans le monde et que tu n’aies pas ressenti que tu étais confronté à un changement dans la société qui s’occidentalise, dans l’époque et la doctrine à laquelle tu crois, dans la foi à laquelle tu tiens et dans les personnalités que tu considères comme ton Prophète (bsl) et sa Famille ? Ne vois-tu pas qu’ils ont été délaissés par la jeune génération… ? N’es-tu pas responsable ? Ne sais-tu pas que pour connaître aujourd’hui ton Prophète et sa Famille, lire un seul livre est plus important que de bâtir un couvent de mystiques.

Ce site permet la diffusion gratuite de livres traitants de divers sujets comme l'histoire, la politique, les sciences, les religions, etc… Cette bibliothèque propose de rendre accessible à tou-te-s, un certain nombre de références bibliographiques souvent peu connues du grand public et/ou simplement difficiles d'accès en France. Nous ne partageons pas forcément les idées de tous les auteurs publiés, mais ces ouvrages peuvent servir à alimenter nos réflexions et ainsi, réfléchir sur les différents mécanismes de domination. Cette liste n'a pas la prétention d'être exhaustive, mais elle s'intéresse à l'histoire des différentes luttes menées par les opprimé.es à travers le monde et notamment au processus de décolonisation avec ses différents courants de pensée, celles et ceux qui l'ont incarné.es, encouragé.es, diffusé.es… Ce site permet également de faire connaitre ou redécouvrir des auteurs, des poètes, des philosophes ou même des idées, qui ont traversé notre histoire, mais qui se sont souvent arrêtés aux portes de l'occident et de son universalisme blanc. Si vous êtes à la recherche d'un ouvrage, nous pouvons tenté de le trouver et de le mettre a votre disposition au format numérique. Si vous le souhaitez, en échange nous vous proposons de participer à la mise en page/correction de l'ouvrage. Ce site est participatif et tout le monde peut aider à diffuser ce savoir. La page d'accueil recense l'ensemble des ouvrages disponibles, que vous retrouverez également dans les catégories ci-dessous. Mail pour nous contacter: jugurtha@riseup.net