Gutierrez, Gustavo – Essai pour une théologie de la libération, 1928-

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À la fin des années 1960, la théologie de la libération apparaît comme une réponse de l’Église en Amérique latine aux problèmes sociaux et économiques de la région et à la polarisation entre les classes bien nanties et les pauvres. Ce courant deviendra un mouvement important au sein de l’Église en dépit des condamnations du Vatican.

Au début des années 1970, les inégalités divisent l’Amérique latine entre tenants de l’ordre établi etrévolutionnaires. Dans la foulée de la révolutioncastriste, des mouvements de contestation voient le jour. On y répond par la mise en place de régimes militaires répressifs. Dans ce contexte, plusieurs théologiens et hommes d’Église, influencés par le concile Vatican II, l’encyclique Populum Progressio dePaul VI et l’exemple du père colombien Camilo Torres, proposent une nouvelle lecture de l’évangile. S’inspirant de l’analyse marxiste, ils prônent un catholicisme social : Jésus ayant été un sauveur et un libérateur, le devoir du chrétien est d’apporter la justice aux opprimés par l’engagement politique. Un essai du prêtre péruvien Gustavo Gutiérrez, publié en 1971, rend l’expression «théologie de la libération» populaire. Mais c’est en 1968, à la conférence des évêques sud-américains de Medellin (Colombie), que ce courant apparaît. Ses participants réfléchissent alors aux implications sociales et politiques de la foi chrétienne et créent une commission sur la pauvreté. La conférence théologique de Mexico, en 1975, consacre le mouvement en faisant de la théologie de la libération sa thématique centrale. On y affirme la nécessité pour le chrétien de s’engager pour les droits de l’Homme et contre les injustices. L’arrivée du pape Jean-Paul II (1978), qui s’oppose à cette conception du message évangélique, marque un arrêt dans le mouvement. La théologie de la libération est même condamnée par le Vatican qui empêche plusieurs de ses représentants d’enseigner. Le mouvement restera néanmoins actif. Au Brésil seulement, il donnera naissance à plus de 80 000 communautés de base et à plus d’un million de groupes bibliques. (Note : le mois de janvier dans la présentation ne sert que de référence générale, la date exacte de l’événement étant inconnue).